RENÉ RICHARD, PEINTRE PAYSAGISTE QUÉBÉCOIS, PROTESTANT À L’ORIGINE

On trouve au cimetière de Grande-Ligne la tombe de Aurèle-Paul Jeanrichard (1893-1961), époux de Florence-Yvonne DeSerre (1896-1981), tous deux baptistes, qui habitent Saint-Jean-sur-Richelieu depuis plusieurs années déjà après avoir vécu aux États-Unis pour un temps. Il s’agit du frère du célèbre peintre québécois René (Jean) Richard. Il est le fils de Paul et Gabrielle Jeanrichard. René est né à La-Chaux-de-Fonds, dans le canton de Neuchâtel en Suisse, le 1er décembre 1895. Il avait deux frères et cinq sœurs. Il est de tradition réformée dans son pays, Il a raconté qu’étant enfant, sa mère lui lisait des passages de la Bible et même des histoires qui l’effrayaient.

Son père espère faire fortune sur une terre de l’Ouest canadien, que le Gouvernement offre aux immigrants à condition de la cultiver et de l’habiter. La famille immigre en Alberta en 1909, mais son père déchante vite de la situation. Le recensement de 1916 le dit baptiste. René s’engage peu après dans une vie rude parmi les tribus indiennes cris et inuit, loin de la pratique religieuse.

Il se découvre une âme d’artiste et décide d’aller étudier à Paris en 1927 où rencontre Clarence Gagnon. Revenu au pays après deux ans, il reprend sa vie de trappeur au Manitoba, tout en créant des œuvres inspirées de la nature et de la vie sauvage.

Il choisit le Québec en 1938 et s’installe à Baie-Saint-Paul pour le reste de sa vie. Il loge dans la famille Cimon, dont il épousera la fille, Blanche, en 1942. À cette occasion, le fait qu’il soit étranger et protestant à l’origine crée quelques frictions qui se sont résorbées par la suite. Comme elle est catholique, on a demandé à René de se faire d’abord baptiser dans cette foi avant le mariage. Bien qu’il ne pratique pas, à part assister à la messe de Minuit, il s’accommode de la situation. Il y crée de nombreuses œuvres, sa renommée se répand et il obtient des consécrations officielles (voir les sites en ligne).

Il s’éteint le 31 mars 1982, âgé de 86 ans. La famille lui a fait des funérailles catholiques et sa pierre tombale est bien en évidence au cimetière de l’endroit. Cependant, ses cendres n’y sont pas car elles ont été dispersées du haut d’un hélicoptère dans le Parc des Laurentides près de Baie-Saint-Paul, à cause de son amour de la nature. Bien plus au nord, un lac y porte maintenant son nom. « René Richard était un passionné qui aimait profondément la vie et qui réalisa son rêve : peindre les beautés mais aussi la dureté et la violence de la nature aride, ingrate, parfois déchaînée. » (Esther Pelletier)

C’est un échange de courriels avec Esther Pelletier qui a fait un film sur René Richard qui nous a valu quelques précisions sur son attitude religieuse et ses funérailles, ce dont nous la remercions.

(Paru dans le Bulletin 64 de la SHPFQ en juin 2019)

Note: si vous faites une promenade dans Baie Saint-Paul, vous passerez probablement devant la maison du peintre qui abrite également un musée et une galerie d’art. Une visite intéressante pour les amateurs d’art…

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