À BAIE SAINT-PAUL, UN AUTRE PEINTRE IMPORTANT D’ORIGINE PROTESTANTE

Si on retrouve un monument à la mémoire d’André Biéler juste devant l’église de Baie Saint-Paul, c’est à cause de son importance sur la scène culturelle canadienne.

Né à Lausanne, en Suisse, le 8 octobre 1896, fils de Charles Biéler et Blanche Merle d’Aubigné, il grandit à Paris et émigre à Montréal en 1908, avec ses parents et ses quatre frères.

Le père de Charles, SAMUEL BIÉLER (1827-1911) était né à Genève et son propre père, François, était proche de César Malan et du Réveil. Sa famille était vaudoise protestante depuis le 17e siècle.

BLANCHE MERLE D’AUBIGNÉ faisait partie de la famille du célèbre écrivain et chef huguenot Agrippa d’Aubigné (1552-1630). Le père de Blanche était Jean-Henri Merle d’Aubigné, théologien, auteur de la monumentale Histoire de la Réformation qu’il publia alors qu’il enseignait la théologie à Genève.

Au début de la Première guerre Mondiale, André Biéler interrompt ses études d’architecture pour s’engager comme volontaire. Il rentre au pays en 1919, invalide de guerre.

Il amorce en 1920 des études en art à Woodstock aux É.U. et repart en Europe en 1922 où il poursuit sa formation jusqu’en 1926, d’abord à Paris, puis en Suisse, auprès de son oncle Ernest Biéler, un peintre réputé.

En 1927, de retour au Québec, il il s’établit à Sainte-Famille sur l’île d’Orléans. Il parcourt Charlevoix pour la première fois en 1929, particulièrement la région de Saint-urbain. La même année, il s’installe à Montréal où il épouse, en 1931, Jeannette Meunier, designer d’intérieurs et de mobilier. Biéler rompt avec la tradition artistique de l’époque, tournée vers les paysages, en choisissant de peindre la vie et le labeur des gens dans leur environnement. Il utilise différents moyens d’expressions artistiques et met au point plusieurs nouvelles techniques.

De 1937 à 1963, il est artiste en résidence à l’Université Queen’s à Kingston, en Ontario, où il occupe la chaire d’Histoire de l’art. En 1941, il organise la conférence de Kingston, rassemblant une centaine d’artistes venus de tout le continent.

De cette rencontre historique découle le Rapport Massey-Lévesque, lequel mènera à la création du Conseil des Arts du Canada. Nommé RCA en 1955, il reçoit l’Ordre du Canada en 1987. Plusieurs autres honneurs lui sont conférés au cours de sa longue carrière. Il décède à Kingston le 1er décembre 1989.

Découvrez son oeuvre sur le site du Musée national des Beaux-arts du Québec entre autres.

https://collections.mnbaq.org/fr/artiste/600000254

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