Gabriel Bernon (1644- 1736), huguenot, banquier à Québec

Gabriel Bernon (1644- 1736), huguenot, banquier à Québec, qui voulait pratiquer son protestantisme en Nouvelle-France, mais qui s’en est fait chasser. Après maintes péripéties, il s’est établi aux États-Unis en 1686 avec un groupe de huguenots et a fondé Oxford en banlieue de Boston. Nombreuses indications en ligne, notamment sur le site d’Oxford. (Bulletin Septembre 2020)

Gabriel BERNON.
Négociant né le 6-4-1644 dans un grand clan huguenot, fils d’André et de Suzanne Guillemard. G.B. était le sixième de 10 enfants et il grandit dans une maison de la « rue de Pierre, autrement Saint-Yon, devant l’hôtel de ville» qu’avait achetée André le 26-4-1648. G.B. épousa Ester Le Roy (1652- 1710), fille de François (1610-1675) et d’Ester Moquay, le 20-9-1673 (contrat) à l’église protestante. La famille Le Roy, une des branches huguenotes d’un clan influent de Poitiers, se croyait apparentée à la mère de Samuel de Champlain, Marguerite Le Roy, et à Jacques Le Roy (né en 1579), riche négociant du Brabant dont Antoine Van Dyck a fait le portrait. Les quatre frères de G.B. se lancèrent pour la plupart dans le négoce, mais Jean se fit pasteur protestant. Les soeurs se marièrent dans des familles marchandes huguenotes influentes de L.R. (LaRochelle). Marie épousa Benjamin FANEUIL le 31-1-1654, sa dot s’élevait à 3000 liv., Suzanne épousa Paul DEPONT (contrat 7-2-1660) ; Eve épousa Pierre Sanceau (contrat 27-5-1662).
G.B. se lança d’abord dans le commerce avec son père, ensuite avec Pierre Sanceau avec qui il signa un acte de société le 21-7-1667 pour une période de cinq ans, pour faire du commerce avec les colonies, en gros et en détail. G.B. versa une somme de 2000 liv. et paya 1500 liv. à Sanceau au moment de la dissolution de la société le commerciale, vol. 1, p. 176, 687-688, 1087-1088 ; Ulane Bonnel e
« Bérard et Cie, armateurs à Lorient au XVIII siècle », Chronique d’histoire maritime, n 6 (1982), p. 21. BERNON 41

BERNON 23-8-1674.
Ils avaient à ce moment l’une des plus grandes entreprises de commerce avec le Canada. G.B. s’embarqua pour Que. le 7-3-1682 dans l’intention d’y faire du commerce et de fonder une église protestante, mais à la révocation de l’édit de Nantes en 1685, on lui ordonna de rentrer en France et il fut emprisonné à L.R. Il s’échappa et fuit en Hollande avec sa femme et ses enfants, se rendit à Londres où il fut naturalisé le 15-4-1687, et se laissa persuader par la Society for Propagating the Gospel among the Indians in New England de construire un fort et de fonder un établissement sur 750 acres à New Oxford (Mass.) ; il s’embarqua immédiatement pour Boston à bord du Dolphin, avec le cap. John Foy, et 40 autres emigrants. En Nouvelle-Angleterre, G.B. avait suffisamment d’argent pour faire du commerce avec les Antilles et l’Acadie, pour être dans la production de clous, de cuir, et de goudron à calfater, et de figurer dans les registres comme libraire en 1723

Au début, il vécut neuf ans près de Boston, ensuite à Newport (Rhode Island) et en fin de compte à Providence, où il déménagea en 1718, et où, devenu un fervent anglican, il fonda les trois premières églises anglicanes. Il décéda le 1-2-1736, alors le huguenot le plus influent du Rhode Island. Il avait épousé Mary Harris de Providence en 1712, après la mort de sa première femme, décédée à Newport le 14-6-1710.
ADCM, notes Garnault; Cousseau (L.R.) 26-4-1648; Cherbonnier (L.R.) reg. 31-1-1654 fol. 15, mariage, 27-11-1655 fol. 301 partage, reg. 26-2-1667 accord, 21-7-1667 association; Drouyneau (L.R.) 23-8-1674; Billon (L.R.) reg. 7-7-1687 transport ; papiers de Bernon à la bibliothèque de la Rhode Island Historical Society, Providence ; Mary Ellen Loughrey, France and Rhode Island, 1686-1800 (New York, 1944), p. 3-13 ; Baird, Huguenot Emigration, vol. 1, p. 279, 314, 323, vol. 2, p. 168, 204, 215-220, 316.
(Négociants et navires du commerce au Canada de 1660-1760.
Dictionnaire biographique
J.F. Bosher
Environment Canada Parks Service. )

Informations additionnelles en anglais

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